Pour tout calcul concernant la rentabilité , il est nécessaire de comprendre que le prix de l’électricité payée par un consommation contient plusieurs parties et l’énergie ne représente qu’un part du prix final. Dans le prix total, il faut payer les câbles qui acheminent l’électricité (les grands réseaux haute tension comme la distribution fine qui arrivent chez vous), les gens qui s’en occupent à toute heure et par tout temps, ainsi que quelques taxes dont celle pour promouvoir les énergies renouvelables.

Image swissgrid.ch

Pour les petits producteurs ayant du solaire PV, le distributeur a l’obligation légale de reprendre l’énergie injectée au prix moyen de l’approvisionnement. Mais dans ce cas, seul la part de l’énergie est payée soit environ un tiers. Le petit producteur est payé comme si il était un grand barrage…

C’est pourquoi il faut essayer d’autoconsommer le maximum en direct car dans ce cas la valorisation du kWh produit est au prix de l’électricité payée total et sinon elle est seulement à hauteur de la part énergie.

Le calculs des coûts et de la rentabilité d’une installation en autoconsommation demande de bien distinguer les différents coûts:

Pour expliquer simplement les choses, le tableau ci-dessous donne le revenu d’une installation en fonction de sa taille et du taux d’autoconsommation. Notez qu’ici aucune subvention ni déductions fiscales n’ont été prises en compte (c’est du bonus!). Le prix de l’installation est celui de l’observation du marché 2019 (voir page production).

Il est intéressant de voir qu’il vaut mieux avoir un système de 15kWc avec 20% d’autoconsommation que 8kWc avec 50% d’autoconsommation. Cela est dû au prix dégressif: sur une installation, une fois que l’équipe de montage est sur place, quelques m2 de modules en plus ne sont pas très chers. Il ne reste plus qu’à ajouter quelques subventions (qui existent encore mais on voit que l’on peut bientôt s’en passer) et le solaire est intéressant financièrement même en prenant des hypothèses très réalistes.

Coût de la batterie

Si le prix de la batterie est connu quand une offre est demandée à un fournisseur:

Son utilisation réelle doit être estimée.

En effet si un système n’est pas utilisé, il coûte très cher…

Les données du fabriquant ne donnent que le coût minimum théorique qui est rarement atteint.

Mais en réalité l’utilisation de la batterie ne sera pas complète. Il faut déterminer son nombre de cycle et sa profondeur de décharge en utilisation réelle. Cela peut se faire avec des données (smartmeter) ou comme premier ordre de grandeur, utiliser 250cycles par année et moins si la batterie est grande.

Puis l’énergie qui entre dans la batterie n’est pas gratuite mais a la valeur du coût de revient du PV, il est aussi possible de prendre le coût de valorisation du PV qui est ce que le GRD en donne pour le rachat:

Un calcul de rentabilité des batteries sur le pouce…

Une première approximation de la rentabilité de la batterie peut être posé assez simplement. Exemple et à vous d’adapter les chiffres à votre cas:

  • Une batterie de 20kWh coûte 10’000CHF, installation comprise.
  • Soit 500CHF/kWh
  • Elle va avoir une vie de 10 ans, prenons 15ans pour être optimiste. Donc coûte 500/15=33CHF/année pour 1 kWh
  • Elle est cyclée 200 jours par an à 80%, chaque kWh de batterie transite donc: 200*0.8 =160kWh.
  • Le prix du kWh cyclé est: 33/160=0.20625 CHF/kWh
  • C’est le coût pour le service de stockage. ll faut encore le remplir avec du solaire dont on recevrait 10ct/kWh si il était injecté au réseau. Le rendement est à compter, en effet il faut mettre plus de solaire dans la batterie que ce qui sort, avec 90%: 10/0.9=11.1 ct/kWh
  • Le coût du kWh stocké est de 20.625+11.1=31.725 ct/kWh.