Lorsqu’il est question d’autoconsommation aujourd’hui, c’est essentiellement au solaire photovoltaïque (PV) que l’on pense.
La ressource solaire est tout simplement immense! Tout le problème réside dans le fait de la capter avec des installations techniques, à un coût raisonnable. Le solaire n’est pas gratuit, pas plus que le pétrole qui attend sous terre et qu’il suffit de pomper…
Cette ressource solaire, bien que variable selon la météo du jour est assez stable dans la moyenne. Elle dépend de la position géographique, de l’orientation des modules solaire ainsi que de la topographie (horizon) et de la météo moyenne d’un lieu.
Pour faire une estimation rapide de la situation le chiffre rond suivant est utile:
1kW de panneaux installés = 1000kWh de production par année
Il est commun d’appeler kilowatt-crête (kWc) ou kilowatt-peak (kWp) la puissance installée. Celle-ci correspond à la puissance indiquée sur l’étiquette des modules PV qui donne la production à des conditions standardisées en laboratoire et sert à comparer les différents produits (STC: 1000W/m2 de rayonnement et 25°C).
Avec des modules solaires à 20% de rendement cela correspond environs à:
5m2 de panneaux installés = 1000kWh de production par année
Si votre décompte d’électricité montre 8000kWh annuel (~une villa moderne isolée avec PAC). Avec 40m2 de panneaux vous produirez autant que vous consommez au bilan, mais attention, cela ne veut pas dire que vous ne payerez plus de factures; explications ici.
Les différences géographiques peuvent être importantes: en Valais, bien exposé à mi-coteau, il est possible d’avoir 1300kWh/kWc/an. Dans le même Valais, mais sur un mauvais versant cela peut rapidement tomber à 900kWh/kWc/an rien qu’avec la topographie en étant à l’ombre d’une montagne, sans parler des d’obstacles proches (bâtiments, arbres, cheminées…).
Le rayonnement direct est primordiale pour le solaire, c’est lui qui génèrera le plus d’énergie. La simple lumière ambiante (appelé le diffus) ne produira que 10 à 15% de l’énergie. Il faut donc éviter les ombres portée par des éléments environnants.
Des simulations détaillées peuvent être réalisées avec des outils gratuits sur internet comme PVGIS: https://ec.europa.eu/jrc/en/pvgis
Les outils professionnels permettent d’estimer la production de manière plus précise et permettent de prendre en compte les ombrages des immeubles et des arbres environnants (PVsyst, …)
1000kWh/kWc est le bilan globale sur l’année, qui se répartit selon les saisons. La production d’un mois d’hiver est 4 à 5 fois plus petite que celle d’un mois d’été. Cela est à bien prendre en compte lorsqu’il est envisagé de se chauffer avec du photovoltaïque via une PAC par exemple.
PRIX
Et le prix de tout cela?
Cela comprend les panneaux solaires bien sûr mais aussi tous les autres composants du système donnant la facture finale.
Le premier fait à mettre en avant est la baisse du prix du solaire PV qui demande de remettre à jour ses croyances dans ce domaine très très régulièrement.
En suisse une observation du marché est faite en rassemblant les informations de toutes les installation qui sont connectée au réseau.
Pour un premier ordre de grandeur, il est possible aujourd’hui de prendre par exemple pour une villa:
2500CHF/kWp installé.
Par exemple pour 8kWp installé, cela fait 20’000 CHF.
Le coût d’investissement dans une installation étant posé, il est possible d’estimer avec cela un premier prix de revient simple du solaire. Un prix de revient complet est appelé LCOE: Levellized Cost Of Energy en anglais (voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/LCOE ).
Ce prix complet devrait comprendre l’entretient, le changement de pièces sur la vie de l’installation, les assurances, les coûts de comptage et l’administratif.
Pour faire (très très) simplifié, prenons 20ans de durée de vie avec aucuns frais: 2500CHF/kWc coûtera 125CHF par année pour produire 1000kWh. Le prix de revient est de 12.5ct/kWh. Cela permet de poser le premier ordre de grandeur et constater qu’il est en-dessous de ce que les ménages payent à leur distributeur. La parité réseau est bien atteinte ici.
Cette courbe de prix a été transformée en prix du kWh par Arnaud Zufferey de olika.ch pour l’afficher en fonction des mètres carrés de toit pour la rendre plus compréhensible. Chacun sait mieux estimer sa surface de toit à disposition que les kWp qui peuvent êtres installés. Les hypothèses de durée de vie et production sont inscrites sur le graphique et sont un peu plus optimistes que celle mentionnées plus haut. La partie de gauche pour les petits toits est un peu écrasée par l’échelle pour les grands toits à droite, mais cela montre le potentiel de bas coût, surtout pour les grandes surfaces industrielles.
8kWp correspondrait à 52m2 avec 6.5m2/kWp.
Savoir si il est possible de valoriser le solaire à ce prix est une autre question qu’il faut se poser. Pour cela il faut déterminer si la consommation sera en même temps que la production et in fine le taux d’autoconsommation.
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